Rosa Parks de Sophie de Mullenheim et Johan Papin

design-2Titre : Rosa Parks, la femme sui osa dire non !
Auteur : 
Sophie de Mullenheim
Illustrateur : Johan Papin
Editeur : 
Fleurus

 

Résumé

« – Maman, demande Rosa. Est-ce que l’eau des Blancs est meilleure que la nôtre ?
– Non, ma chérie, bien sûr que non.
– Mais alors, pourquoi il y a deux fontaines ?
Leona ne répond pas et regarde sa fille intensément. Elle sait très bien que Rosa connaît la réponse à sa question, qu’elle n’ignore pas que les Blancs ne veulent pas risquer de se contaminer au contact des Noirs. »

Un récit qui retrace la vie de Rosa Parks, figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale ; une biographie à lire comme un roman pour découvrir cette héroïne militante.

 

Avis 

« Soit fière de ce que tu es, Rosa ! lance Leona. Deviens quelqu’un qui sera respecté par les autres et qui les respectera aussi. »

Aujourd’hui sort dans les librairies, Rosa Parks, Lafemme qui osa dire « non » ! de Sophie De Mullenheim et illustré par Johan Papin. Je remercie sincèrement les éditions Fleurus et Charlène pour cette lecture. Dès que j’ai vu le nom de Rosa Parks, je ne me suis pas posée de questions, il fallait que je lise ce roman. Je voulais en savoir plus sur cette femme incroyable. De plus je me rends compte que j’ai plus de connaissance sur Martin Luther King mais très peu sur Rosa Parks. C’est très bel œuvre avec un travail éditorial au top. J’ai passé un très bon moment de lecture.

Ce roman retrace la vie de Rosa Parks de sa naissance jusqu’à ce jour dans le bus qui a fait basculer l’histoire des États-Unis, en déclenchant un mouvement de révolte et en contribuant à mobiliser la communauté noire et à faire changer les lois. Grâce à des documents et des témoignages, on suit l’évolution de Rosa née McCauley, d’abord en tant qu’enfant de parents divorcés et surtout en tant jeune fille noire durant la Ségrégation raciale aux États-Unis. Dès son jeune âge, Rosa était très sensible aux différences entre les blancs et les noirs. En grandissant, ses différences l’insupportaient de plus en plus. Elle était forte, courageuse et ne se laissait pas faire. C’était aussi une jeune fille très intelligente qui avait soif d’apprendre et devoir un avenir.

« Contrairement à d’autres, Edgar Nixon pense que c’est grâce aux petites actions qu’ils réussiront à obtenir de grandes choses. »

En parallèle, on suit également Iris Moore de couleur blanche, qui est née le même jour que Rosa et à quelque kilomètre. Ce personnage crée de toute pièce par l’auteure vivait une vie complétement à l’opposé de Rosa. Une vie très aisée à la campagne avec ses parents, son frère et sa nounou qu’elle adorait. Tous les employés de sa maison étaient de couleurs noires. Contrairement à Rosa, la petite fille vit une enfance insouciante des problèmes et différences entre les blancs et les noirs. Son père là protégeait de tout même de son implication chez les Klu Klux Klan. Iris était une jeune fille douce et sensible également problèmes raciaux qu’elle rencontrait.

Sophie De Mullenheim a une très belle écriture, fluide, légère et très agréable à lire. Le récit s’accompagne de quelques illustrations de Johan Papin qui sont vraiment magnifiques. Je trouve que les dessins reflètent très bien le texte et les émotions qui en découlent. A travers, une double narration du point de vue de Rosa et Iris, l’auteure utilise des mots qui nous touchent, nous percutent et résonnent en nous. C’est un roman jeunesse assez courte et qui se lit vraiment très vite, au point où on arrive à la fin du livre sans s’en rendre compte. Grâce à un vrai travail de recherche, l’intrigue est bien construite autour de personnages fort dont une est pionnière de la défense des droits des Noirs aux États-Unis.

« Plus tard, poursuit Mlle White. Si tu deviens institutrice, ce dont je ne doute pas, n’oublie jamais de prôner la tolérance à tes élèves. Aucun homme ne vaut plus ou moins qu’un autre à cause de sa couleur de peau. Chacun mérite d’être respecté. »

J’ai beaucoup apprécié le choix d’introduire le personnage d’Iris en opposition avec Rosa Parks dans leurs vécus, mais en même temps très semblable toutes les deux dans leurs personnalités. Suivre l’évolution de ces deux femmes est donc vraiment intéressant et donne plus d’impact aux messages que l’auteure cherche à propager. Le personnage d’Iris est bien exploité, et malgré qu’elle n’ait pas réellement existé, cela met juste en avant que toutes les personnes de couleurs blanches n’étaient pas à mettre dans le même sac. Des personnes comme Iris, partageant ses idées ont surement vraiment vécus à cette période.

A travers l’histoire de ces personnages, Sophie De Mullenheim nous plonge au cœur de la Ségrégation raciale qui sévissait de manière très stricte dans le pays. Les personnes de couleurs blanches et noires ne devaient absolument pas se mélanger. Il y’avait des lieux publics exclusivement réservés pour les uns et différents pour les autres. Les droits civiques des personnes de couleurs étaient complétement bafoués. C’est toujours révoltant et émouvant de lire sur cette période de l’histoire et de voir la façon dont ces personnes étaient traitées. Ce genre de romans destinés à la base pour la jeunesse est donc nécessaire pour le travail de mémoire, les thèmes abordés et les nombreux messages véhiculés. Ce récit nous transporte avec talent, justesse et réalisme à la lisière entre le roman d’apprentissage et historique. Il nous appelle à la tolérance, le respect de chaque individu quelques soit sa couleur de peau ou sa sexualité et l’égalité pour tous.

C’est un roman que je recommande et qui correspond vraiment à tout le monde, aussi bien à un public jeune que mature.C’est un livre très touchant, plein de sensibilité, de tolérance, mais aussi rempli de leçons de vie. Je suis contente d’avoir pu découvrir cet œuvre, dont j’ai beaucoup aimé la lecture. Un véritable hymne à la vie et la solidarité !

« – C’est grâce à cette femme que nous osons marcher dans la rue aujourd’hui, s’écrit l’homme. Cette Rosa Parks ! Un sacré bout de femme, je vous le dis ! Qui aurait cru que, parce qu’elle a refusé de se lever et de céder sa place, nous allions tous relever la tête derrière elle. »

5 réflexions sur “Rosa Parks de Sophie de Mullenheim et Johan Papin

  1. Le livre donne vraiment envie! J’aime beaucoup les livres sur cette période mais j’en ressort toujours révoltée et très attristée. De se dire que ce genre de choses à vraiment existé et qu’à l’heure d’aujourd’hui les inégalités existent encore, c’est effrayant…
    Merci pour ta chronique! 🙂

    Aimé par 1 personne

    1. Je suis contente que ma chronique te plaise et te donne envie de le lire. Oui ce genre de roman est révoltant et effrayant quand on pense encore à ce qui se passe parfois aujourd’hui. Mais je pense que c’est nécessaire pour le rappel de mémoire.

      Aimé par 1 personne

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